Après avoir étudié dans les ateliers de Jean-Baptiste van Loo et de Jean-François de Troy, Michel-François Dandré-Bardon obtient le Second prix du concours de l’Académie lui permettant de partir en Italie. Il étudie à Rome pendant six ans, puis passe six mois à Venise où la découverte de peintres comme Giambattista Piazzetta ou Sebastiano Ricci est déterminante. Il est agréé à l’Académie à son retour en 1735 et reçoit dès lors, de nombreuses commandes à Paris et en Provence. En 1736, un an après son retour en France, Dandré-Bardon reçoit, grâce à la protection de l’archevêque de Vintimille, une commande du curé de l’église des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve à Neuilly. L’œuvre représente la miséricorde de saint Thomas de Villeneuve, connu pour sa grande piété et son aumône. Il est entouré de sœurs de la congrégation commanditaire, affairées à soigner les malades et à nourrir les pauvres.
Exposée au Salon de 1736, la grande toile est toujours conservée in situ. Deux études préparant la composition d’ensemble sont connues : une esquisse à l’huile sur toile (ill. 1) conservée au musée des Beaux-Arts de Marseille, et un dessin à la sanguine (ill. 2) donné par Suzanne et Henri Baderou au musée des Beaux-Arts de Rouen. Notre étude à la sanguine, inédite, se concentre, elle, sur l’expression et la pose de la tête de saint Thomas, ainsi que sur la disposition de ses pieds, dissimulés sous la soutane dans le tableau final. Elle témoigne, comme le dessin du musée de Rouen, de l’assimilation par l’artiste des préceptes du rococo vénitien.