Ambroise Duchemin
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Vendu

Léon Cogniet

1794–1880

Autoportrait

Plume et encre brune sur papier

140 x 210 mm

Monogrammé en bas à gauche : « L. C. »

Léon Cogniet entre en 1812 à l’École des beaux-arts et suit en parallèle l’enseignement de Pierre-Narcisse Guérin. Dans l’atelier du maître, il assimile les préceptes néo-classiques et rencontre Théodore Gericault et Eugène Delacroix. En 1817, il obtient le Prix de Rome avec Hélène délivrée par Castor et Pollux et part pour l’Italie. Il y est pensionnaire à l’Académie de France jusqu’en 1822 aux côtés d’Achille-Etna Michallon qui l’initie à la peinture de paysage dans la campagne romaine.

De retour à Paris, il triomphe au Salon de 1824 avec la Scène du massacre des Innocents, considéré alors comme l’un des tableaux phares du romantisme au même titre que Les Massacres de Scio de Delacroix exposé la même année. Quelques mois plus tard, Cogniet peint son ami Gericault sur son lit de mort.

Sa notoriété nouvelle lui vaut plusieurs commandes publiques prestigieuses. Il réalise notamment un plafond pour les nouvelles salles du Louvre représentant L’Expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte. Engagé politiquement, il manifeste un vif soutien à la révolution de Juillet et devient l’un des peintres favoris de la monarchie. Il est sollicité pour participer aux programmes iconographiques mis en place par Louis-Philippe pour réhabiliter la Révolution et l’Empire. Il peint ainsi plusieurs grandes compositions illustrant les campagnes du Directoire pour le musée historique de Versailles. La fin de sa vie est en grande partie consacrée à l’enseignement, Cogniet occupant un poste de professeur à l’École des beaux-arts de 1851 à 1862 où il a pour élève Ernest Meissonnier, Jean-Paul Laurens et Léon Bonnat.

Cogniet s’est souvent représenté au cours de sa carrière. Ses autoportraits, peints ou dessinés, le montrent dans des poses tantôt académiques, tantôt caricaturales. Il se représente ici en jeune artiste désespéré, idée allant de pair avec les préceptes romantiques qu’il embrasse à son retour d’Italie. La conception romantique du portrait s’attache à la retranscription de l’émotion, du ressenti et à l’expression pouvant déformer les traits du visage, en insufflant puissance et sensibilité à l’œuvre. La pose de l’artiste, tout comme l’utilisation originale du format paysage pour un autoportrait semblent presque annoncer le célèbre Autoportrait désespéré (ill. 1) peint par Gustave Courbet vingt ans plus tard.

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