À Toulouse, puis à Paris, Jean-Auguste-Dominique Ingres s’est formé en copiant des peintures ou des sculptures comme l’exigeait la formation académique des artistes de son temps. Il reçoit de son père un portefeuille de gravures qui constitue son premier répertoire d’images. Tout au long de sa vie, il continue à alimenter ce recueil de lithographies, dessins, photographies, représentant des sculptures antiques, des objets médiévaux, des tableaux de la Renaissance italienne ou allemande, et parfois des œuvres contemporaines.
Beaucoup de dessins sont tracés d’après les maîtres. Ces croquis, souvent de petits formats, illustrent les divers centres d’intérêt de l’artiste : relevés d’architecture, sculptures ou détails de tableaux. Comme dans nos dessins, ils sont généralement accompagnés de notes apportant des informations sur l’original, principalement des indications de couleurs, et renseignent les copies réalisées en voyage en France, et surtout en Italie.
Lors de son premier voyage à Rome, Ingres découvre et étudie l’œuvre des peintres du Quattrocento. Outre l’œuvre de Raphaël qui le bouleverse, l’artiste s’intéresse à une grande variété de peintres et de sujets. Nos deux dessins sont empruntés à une fresque visible dans la chapelle Bufalini de la Basilique Santa Maria in Aracoeli peinte par le Pinturicchio entre 1487 et 1489, représentant La Mort de saint Bernardin de Sienne. Nos feuilles copient les deux figures situées à chaque extrémité de la composition au premier plan.