Icône de l’art finlandais du début du 20e siècle, Hélène Schjerfbeck est célébrée pour le réalisme et la modernité de son œuvre, en particulier pour ses autoportraits au synthétisme chromatique et formel.
Précoce, Schjerfbeck entre à l’École de dessin de l'association des arts d’Helsinki dès onze ans. Diplômée à quatorze, elle suit les cours du peintre Adolf von Becker. En 1880, elle obtient une bourse qui lui permet de continuer son apprentissage à Paris. Dans la capitale française, elle séjourne en compagnie de son amie, la peintre Hélène Westermarck. Les deux artistes suivent l’enseignement des quelques académies alors ouvertes aux femmes : l’Académie Trélat, dans l’atelier de Léon Bonnat, et l’Académie Colarossi, dans celui de Gustave Courtois. L’enseignement y est traditionnel, alliant études d’après le modèle vivant, compositions étudiées et primauté du dessin.
Notre tableau, localisé et daté « Paris 1880 », fait partie de la production picturale de la première année parisienne et fut vraisemblablement peint à l’Académie Colarossi. Il représente un modèle d’atelier, vêtu d’un costume de brigand italien dans une pose introspective. La technique est emblématique du naturalisme, mêlant technicité et réalisme à une touche plus libre et lâchée. Ce courant en vogue dans les années 1880 et porté par Jules-Bastien Lepage influence Schjerfbeck jusqu’au tournant du siècle.