Ambroise Duchemin
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Vendu

Georges Ribemont-Dessaignes

1884–1974

Arbres

Plume et encre de chine sur papier
470 × 385 mm
Signé en bas à gauche : « G. Ribemont-Dessaignes »
Inscription en bas au centre : « Dessin inédit pour Arbres »

Musicien, peintre et poète phare de l’avant-garde dadaïste puis surréaliste, Georges Ribemont-Dessaignes pratique tous ces arts avec la même avidité et le même talent. Toute sa vie, son attachement au principe dada d’ « indifférence » le pousse à une certaine marginalité artistique. Pour Ribemont-Dessaignes, seul compte l’instant du geste créateur et les musées sont des cimetières. Il refuse toujours l’exposition de ses tableaux et dessins et la publication de ses poèmes ailleurs que dans des revues. Cette ligne de conduite vaut à son œuvre de tomber dans l’oubli à sa mort bien que son apport aux théories de l’art des années 1920-30 soit considérable.

Ribemont-Dessaignes fréquente l’atelier de Jean-Paul Laurens à l’académie Julian et à l’École des beaux-arts de Paris. En 1909, il rencontre Raymond Duchamp-Villon et ses deux frères Jacques Villon et Marcel Duchamp. Ils se lient d’amitié et fréquentent à Puteaux Jean Metzinger, Albert Gleizes et Fernand Léger. Au cours de cette période, son art est essentiellement influencé par les impressionnistes et les nabis. Pourtant, il cesse de peindre en 1913 : « arrivé à la conclusion qu’il n’y avait aucune raison de peindre de telle ou telle manière plutôt que de telle autre ». Il écrit alors plusieurs poèmes et pièces de théâtre dans lesquelles se profile l’esprit Dada. Après la guerre, il recommence à peindre des œuvres « mécanistes » et prend part à la théorisation du mouvement Dada au tournant des années 1920. Proche de Tristan Tzara et André Breton, il écrit plusieurs pièces de théâtres dadaïstes et expose dans la plupart des salons parisiens du mouvement. Collaborateur de la revue Littératures, il semble naturellement prendre part à la naissance du surréalisme. Mais son esprit indépendant lui fait prendre ses distances avec Breton et l’éloigne progressivement de ce courant. Il adhère alors au groupe du Grand Jeu à la fin des années 1920 aux côtés de Joseph Sima, Roger Gilbert-Lecomte ou encore René Daumal.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe en Provence et dessine dans une veine plus naturaliste des arbres et des pierres. Il s’inspire des paysages des environs de Saint-Jeannet et dessine à l’encre ou grave à l’eau forte, dans un graphisme serré, des paysages auxquels il insuffle un certain esprit irréel et figé.

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