Fils du peintre Belisario Gioja, Edoardo Gioja se forme auprès de son père, ancien disciple de l’artiste espagnol Mariano Fortuny. Si ses portraits mondains font sa renommée à partir des années 1890, Gioja s’intéresse également aux arts décoratifs et graphiques. Dans un style néo-renaissance, il décore et aménage des villas italiennes, y réalisant les meubles, l’architecture et les peintures. Polyvalent, il pratique aussi l’illustration et réalise quelques campagnes publicitaires. Notre feuille matérialise ce goût pour l’innovation et l’expérimentation.
L’atmosphère, presque symboliste, témoigne de l’influence de la peinture victorienne sur l’œuvre de Gioja. En 1901, l’artiste séjourne pour la première fois en Angleterre – il s’y installera définitivement en 1921 – où il est naturellement influencé par les préraphaélites, notamment par les œuvres de Lawrence Alma-Tadema. Mêlant savamment gouache et aquarelle dans une technique très raffinée, le dessin allie traits précis et effets de balayages rapides. Le sujet inquiétant de l’araignée contraste avec les couleurs chaudes, marquées mais apaisantes du paysage.