Né en 1929 en Bucovine en Roumanie, Avigdor Arikha subit dès son plus jeune âge l’oppression soviétique puis la persécution nazie. Déporté, il perd son père en 1942 et réchappe des camps de la mort grâce à l’attention portée à ses dessins. Après la guerre, il s’installe en Israël et étudie l’art puis la philosophie. En 1949, il se rend à Paris pour suivre les cours de l’École des beaux-arts avant de voyager en Italie entre 1950 et 1951. Il s’installe définitivement à Paris en 1954 tout en séjournant régulièrement en Israël et aux États-Unis.
Sa carrière artistique débute dans les années 1950 avec l’illustration de plusieurs ouvrages dont Les Âmes Mortes de Nicolas Gogol et Nouvelles et textes pour rien de Samuel Beckett. Il peint, dessine et effectue de nombreuses gravures à l’eau-forte. À la fin des années 1950, Arikha s’essaie à l’art abstrait avec la période dite des « peintures noires ». Il se tourne de nouveau vers le figuratif dans les années 1960 et dessine sur le vif des œuvres au tracé rapide et nerveux. Les arts graphiques (eau-forte et dessin) occupent exclusivement la décennie suivante.
À partir de 1973, Arikha travaille exclusivement sur le motif ; l’artiste s’impose de toujours finir ses œuvres en une seule séance. Outre des natures mortes et des scènes d’intérieur, il peint et dessine de nombreux autoprotraits et des portraits de sa femme, d’amis, ainsi que de plusieurs personnalités (Catherine Deneuve,
la reine Elizabeth II, Pierre Mauroy…). Le nu occupe également une part importante de son œuvre. L’artiste représente ses modèles dans une grande variété de poses et d’attitudes, se concentrant parfois sur un détail, comme dans notre dessin ne représentant que des jambes de femmes. Ce cadrage serré sur un détail corporel rappelle le traitement de ses natures mortes.
En marge de son œuvre, Arikha publie de nombreux textes sur l’Histoire de l’art, en particulier sur Nicolas Poussin et Jean-Auguste-Dominique Ingres. Il collabore également à l’organisation de plusieurs expositions sur ces deux artistes qu’il vénère : Dessins d’Ingres à la Frick Collection à New York et au Museum of Fine Arts de Houston ; Poussin et encore Ingres au musée du Louvre.