Notre spectaculaire Autoportrait d’André Masson est dessiné peu de temps après l’installation de l’artiste aux États-Unis en 1941.
Le jeune Masson se forme à Bruxelles, dans l’atelier de Constant Montald, puis aux Beaux-Arts de Paris. Au début des années 1920, il signe un contrat avec la galerie Kahnwheiller. Proche de Louis Aragon, André Breton, Antonin Artaud, Robert Desnos ou Max Jacob, il prend part au mouvement surréaliste à partir de 1924. Dans la continuité de l’« écriture automatique » de Breton, Masson invente les « dessins automatiques » - transcriptions graphiques de l’inconscient où le geste artistique se libère. Cette méthode originale, inspirée des œuvres spirites en vogue à la fin du 19e siècle, permet à Masson d’affirmer sa singularité et de se distinguer au sein du surréalisme. S’il s’éloigne un temps du mouvement à la fin des années 1920, il renoue rapidement avec le groupe et collabore à la revue Le Minotaure à partir de 1933, participe à l’Exposition Internationale du Surréalisme à Londres, et à l’exposition Art Fantastique, Dada, Surréalisme au Museum of Modern Art de New-York.
En 1941, Masson fuit la guerre et s’exile à New-York où il retrouve André Breton et Marcel Duchamp, avant de s’installer avec sa famille à New Preston dans le Connecticut où résident également Alexander Calder, Arshile Gorky et Yves Tanguy. La découverte des surréalistes, qui se réfugient aux États-Unis à partir de 1939, par l’avant-garde new-yorkaise influence durablement l’art moderne américain. L’art de Masson marque profondément les futurs expressionnistes abstraits, notamment Jackson Pollock qui admire la spontanéité de ses dessins automatiques.