Fils d’ébéniste, Alfred Roll fait d’abord des études de dessin d’ornement, avant d’étudier à l'École des beaux-arts de Paris où il suit l'enseignement d'Henri Joseph Harpignies, Léon Bonnat, Jean-Léon Gérôme et Charles-François Daubigny. Il expose deux toiles pour la première fois au Salon de 1870 : Environs de Baccarat et Le Soir. Il obtient une médaille d’or en 1877 pour La Fête de Silène, puis connaît un succès régulier qui lui vaut de nombreuses commandes officielles. Les distinctions se succèdent sous la Troisième République : il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1883 et président de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1905.
Peintre de scènes de genre, de sujets militaires, et de paysages, Roll essaie de relier l’enseignement académique à la vision impressionniste de son ami Édouard Manet. Cette modernité lui vaut d’être présenté par Durand-Ruel à la première exposition impressionniste aux États-Unis en 1886. Son inspiration est en revanche profondément naturaliste. Une large partie de sa production est dédiée aux sujets de la vie sociale inspirés des écrits d’Émile Zola dont on l’a souvent rapproché.
Le thème du nu occupe une grande place de la production d’Alfred Roll. Il adapte d’ailleurs le nu classique à la scène de plein air traité en touches larges et rapides. Il dessine également beaucoup d’après le modèle vivant, au fusain ou au pastel, comme ici, pour préparer les grandes compositions, mais aussi comme des œuvres à part entière. Notre feuille, exceptionnelle par sa taille, évoquant un mouvement de danse ou de ronde, est vraisemblablement lié à un grand décor ou à une peinture murale.