Ambroise Duchemin
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Vendu

Antoine Vollon

1833–1900

Vue des toits de Paris

Fusain et aquarelle sur papier
127 x 75 mm
Monogrammé en bas à gauche : « A.V. »

Peintre pré-impressionniste, auteur de natures mortes, paysages et marines, Antoine Vollon a connu de son vivant un grand succès et reçu de nombreuses récompenses officielles. Depuis sa mort en 1900, le peu d’expositions qui lui ont été consacrées l’ont reléguées au second plan de l’Histoire de l’art malgré des compétences techniques et une maîtrise des couleurs exceptionnelles.

Né en 1833 à Lyon d’un père ferronnier, Vollon devient orphelin à l’âge de sept ans et se trouve obligé de subvenir à ses besoins très jeune. Il fait ainsi ses premières classes en travaillant chez un graveur en métaux. En parallèle, il prend des cours aux Beaux-arts de sa ville et peint des paysages pendant son temps libre. Il gagne Paris en 1859 où il est élève d’Hippolyte Flandrin. La rencontre de Théodule Ribot et de François Bonvin est déterminante pour l’artiste qui s’insère parfaitement dans la mouvance réaliste. En 1863, il expose, avec Édouard Manet et James Whistler, au Salon des Refusés. Il débute au Salon officiel un an plus tard avec Art et gourmandise et Intérieur de cuisine. Il exposera au Salon jusqu’à sa mort en 1900 et sera même l’un des membres du jury.

Lors de l’Exposition universelle de 1867, Vollon est classé par Ernest Chesneau, à l’instar de Gustave Courbet et Théodule Ribot, parmi les artistes avant tout soucieux de la matière picturale : « Le peintre domine en eux l’artiste, c’est à dire le poète… Vollon…peint pour peindre, pour le régal de ses yeux et de sa main. (…) si dédaigneux du style, qu’en trois ans il nous a envoyé trois Intérieur de cuisine, ce peintre si insoucieux de l’élégance donnée par la ligne a dans sa palette, dans sa couleur, une élégance des plus exquises ».

Vollon est consacré par la critique pour ses natures mortes qui s’approchent parfois de celles de Manet. Mais il est également un excellent peintre de paysages. Influencé par Camille Corot et proche de Charles Daubigny chez qui il séjourne à Auvers-sur-Oise, Vollon peint des paysages résolument pré-impressionnistes sur les bords de Seine ou sur le littoral normand.

Surtout connu comme peintre, Vollon est également un excellent dessinateur. Comme les autres artistes réalistes, il dessine au fusain en accordant une grande importance aux effets de clair-obscur. Il tient de Ribot le goût des tout petits formats, à l’instar de notre feuille. Enfin, on perçoit l’héritage de sa formation de graveur dans la superposition de lignes fines et horizontales. Il expérimente plusieurs techniques graphiques et n’hésite pas à mélanger les mediums. Edmond Renoir, frère d’Auguste, loue les rares feuilles de Vollon : « merveilles rares et précieuses, d’autant plus précieuses que leur rareté est extrême, et que les connaisseurs se les disputent avec acharnement ».

Notre dessin représente les toits de Paris, son cadrage serré semble être contraint par le point de vue de l’artiste dessinant ce qu’il voit à travers une fenêtre. La feuille pourrait être dessinée depuis l’atelier de l’artiste boulevard de Clichy, qui lui offrait une vue sur les toits alentours.

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