Ambroise Duchemin
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Vendu

Théodule Ribot

1823-1891

La Jetée

Fusain sur papier
123 x 187 mm
Monogrammé en bas à droite : « t.R. »

Né en 1823, Théodule Ribot vit une enfance et une jeunesse difficiles dans l’Eure, avant d’arriver à Paris en 1845. Après avoir enchaîné plusieurs métiers alimentaires, il finit par se former à la peinture dans l’atelier d’Auguste Glaize. Influencé par les maîtres espagnols du Siècle d’or et grand admirateur de Gustave Courbet, Ribot participe naturellement au courant réaliste émergeant à la fin des années 1850 dont il devient une figure majeure. En 1859, il participe avec Alphonse Legros, James Abbott McNeill Whistler, Henri Fantin-Latour ou encore Antoine Vollon à l’exposition organisée pour les refusés du Salon dans l’atelier de François Bonvin. Il expose finalement au Salon à partir de 1861 et s’impose avec ses " scènes de cuisine ", remportant des critiques élogieuses. Ribot puise ses sujets dans son environnement - scènes d’intérieur, portraits et natures mortes - dans la plus pure tradition réaliste. Son art se caractérise par un emploi systématique du clair-obscur et un souci d’observation méticuleuse. Ribot est un dessinateur aussi talentueux que prolifique. Ses dessins, marqués par les gravures de Rembrandt, n’ont pas simplement vocation à préparer des peintures mais sont souvent des œuvres à part entière. À l’encre, à l’aquarelle, à la pierre noire ou au fusain, souvent dans de petits formats et avec une spontanéité remarquable, Ribot dessine pour " se reposer du tableau ". Outre de très nombreuses études de mains, sa production graphique est partagée entre natures mortes, études de figures, scènes de genres et quelques rares paysages, à l'instar de notre dessin.

L’artiste séjourne souvent en Normandie ou sur la côte bretonne où il peint des portraits de pêcheurs et produit quelques marines. Bien qu’à la marge de son œuvre, le thème de la mer occupe une partie de la production de Ribot. Il illustre notamment une édition des Travailleurs de la mer de Victor Hugo (1866) et écrit en 1878 une nouvelle intitulée La Marie-Henry. Hot. 25 relatant l’aventure de pêcheurs miraculés après une tempête sur la Manche. Notre dessin représente une figure contemplant l’horizon et les bateaux au loin, debout sur une jetée en bord de mer. L’idée de la figure seule face à la mer donne une inspiration poétique à la composition de cette feuille traitée à la manière " noire " mise au point par les grands artistes réalistes : Gustave Courbet, Léon Bonvin et Théodule Ribot. Le travail subtil de hachures et de frottements du fusain sur le papier anticipe les œuvres graphiques néo-impressionnistes de Georges Seurat.

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