Ambroise Duchemin
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Vendu

Rudolph Schlichter

1890–1955

La Lecture

Vers 1920
Plume et encre noire sur papier
449 x 347 mm
Provenance :
Famille de l’artiste

Rudolf Schlichter est l’une des principales figures de la Nouvelle Objectivité. Après un passage à l’école des arts et métiers de Stuttgart, il entre à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe, où il est élève de Wilhelm Trübner et Hans Thoma. En rébellion contre les valeurs bourgeoises, il ne se plait guère à l’Académie et adopte très vite un mode de vie bohème.

Après une première exposition à Karlsruhe, il s’installe à Berlin en 1919 où il rejoint les expressionnistes du Novembergruppe, s’inscrit au Parti Communiste allemand et fréquente les dadaïstes berlinois. Il se lie d’amitié avec Georges Grosz, Otto Dix, et Bertolt Brecht. Ilglisse progressivement de l’expressionnisme vers un réalisme de plus en plus marqué. En 1925, il prend part à l’exposition Neue Sachlichkeit (ou Nouvelle Objectivité), à la Kunsthalle de Mannheim organisée par son directeur, G. F. Hartlaub.

Avec Georges Grosz et Otto Dix, Schlichter est l’un des principaux acteurs du Vérisme berlinois, l’un des courants de la Nouvelle Objectivité. Plus radical, « cru dans sa modernité, se reconnaissant peu dans l’art, s’affirmant plutôt par sa négation, [le Vérisme] veut montrer le chaos tel que le génère notre époque, avec une ardeur primitive passant par l’exposition totale, sans détour, de soi » (Hartlaub). Les véristes emploient un style réaliste pour décrire leur époque et ses mutations : ils « détruisent le réel au moyen de l’objectivité significative, mettent à nu cette époque et la forcent à ironiser sur elle-même ».

Schlichter devient « un chroniste froid qui pratique une véritable autopsie du Berlin débauché des années 1920 ». Sa sexualité débridée marque sa vie tout autant que son art. Fréquentant des prostituées, il représente l’univers de la nuit et des maisons closes, laissant libre cours à ses fantasmes les plus crus. Comme ses contemporains et amis, Schlichter peint sans filtre, parfois caricaturant ou exagérant pour choquer le spectateur. À la fois humoristique, violent, réaliste et dérangeant, notre dessin représente un homme lisant assis sur des toilettes. Les sujets scatophiles sont récurrents dans son œuvre, parodies de la société bourgeoise et de ses travers. On trouve au verso de la feuille un dessin légèrement moins abouti représentant la même composition (ill. 1).

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