Robert Poughéon

Robert Poughéon est l’élève de Jean-Paul Laurens et d’Albert Besnard à l’École des beaux-arts de Paris puis de Charles Lameire à l’École des arts décoratifs où il se lie d’amitié avec Jean Dupas. Prix de Rome en 1914, il est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et ne séjourne à la Villa Médicis qu’à partir de 1919. À son retour en 1923, il expose régulièrement au Salon des artistes français et réalise plusieurs grands décors, notamment pour l’église du Saint-Esprit à Paris. Figure de proue de la peinture Art déco, Poughéon participe à l’Exposition Internationale des arts et des techniques dans la vie moderne à Paris en 1937. Influencé par la rigueur néoclassique et le dessin ingresque, l’art de Poughéon doit aussi beaucoup à l’atmosphère onirique de Pierre Puvis de Chavannes.
De formation académique, l’artiste accorde une place prépondérante au dessin. Il trace des figures aux muscles maniéristes, marquées par le cubisme. Poughéon affectionne particulièrement les sujets mythologiques teintés de surréalisme, dans la plus pure tradition Art déco.
Notre tableau fait partie d’une série d’esquisses peintes par l’artiste en lien avec ses grands tableaux de Salon représentant des nus féminins et des chevaux. Le thème dérive de sa toile la plus célèbre, Le Serpent (ill. 1), réalisée en 1930 et conservée au musée de la Piscine à Roubaix. Poughéon avait pour habitude de réinterpréter des éléments de ses compositions antérieures ; on retrouve dans notre tableau les chevaux cabrés et la figure féminine aux bras levés et aux jambes écartées de l'arrière-plan.