Ambroise Duchemin
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Pascal-Adolphe-Jean Dagnan-Bouveret

1852–1929

Étude pour Le Christ et ses disciples à Emmaüs

1896
Fusain, gouache et aquarelle sur papiers-calque collés sur papier
210 x 255 mm
Signé, daté, dédicacé et localisé : « PAJ Dagnan à Amic. 29 août 96 / Raze »
Provenance :
Collection Henri Amic (1853 - 1929)

Pascal-Adolphe-Jean Dagnan-Bouveret, originaire de Melun, étudie dès 1869 dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, puis dans celui de Jean Léon Gérôme. Il est classé second au prix de Rome de 1876. Au cours de ses années de formation, il se lie avec Gustave Courtois et Jules Bastien Lepage. Il pratique la grande peinture religieuse (Pain béni, 1886 ; La Cène, 1896), tout en s'intéressant à divers types réalistes de paysans bretons et s'impose comme l'un des artistes naturalistes les plus prometteurs de sa génération, tout en contribuant à la modernisation de la tradition académique. Notre dessin est une étude préparatoire pour le disciple de droite au pied du Christ, dans Le Christ et ses disciples à Emmaüs peint par l'artiste en 1896 - 1897 (ill. 1). Le tableau fut acheté directement à l'artiste à un prix très important par Henry Clay Frick pour le Carnegie Museum de Pittsburg. Ce dernier commanda également pour sa collection personnelle une version réduite du tableau, actuellement conservée au Art and Historical Center de Pittsburgh. Dans un épisode de l'Évangile selon saint Luc, le Christ, qui vient de ressusciter le matin de Pâques, apparaît sur la route d'Emmaüs à deux disciples désespérés de sa mort qui fuient Jérusalem. Les deux disciples lui offrent l'hospitalité sans le reconnaître : « Il prit le pain, prononça la bénédiction et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et le reconnurent... c'est le Seigneur. » Les deux disciples retrouvent l'espoir et la foi.

Le disciple de notre dessin pourrait être Cléophas, deuxième époux d'Anne (mère de la Vierge Marie). La critique, qui admire la religiosité des personnages et le rendu mystique de la lumière émanant du Christ, réserve un accueil très favorable au Christ et ses disciples à Emmaüs. La présence du peintre et de sa famille à droite de la composition donne cependant lieu à de virulentes controverses. L'artiste se met en scène debout, les bras croisés, la main gauche se tenant le menton dans une attitude perplexe. Sa femme et son fils sont agenouillés à ses côtés, dans la tradition nordique du tableau de dévotion. Ces trois figures évoquent, selon Dagnan-Bouveret, le monde moderne face au mystère divin. Suivant son procédé habituel, et selon une méthode apprise dans l'atelier de Gérôme, l'artiste prépare cette partie du tableau en réalisant des photographies. Il exécute ensuite des études au fusain, ainsi qu'une esquisse peinte pour la partie de droite, où le traitement naturaliste de la lumière est particulièrement réussi. Dans notre étude de disciple, le Christ et les détails environnants sont à peine suggérés. Dagnan-Bouveret concentre toute son attention sur la figure du disciple, afin d'en fixer l'attitude et l'expression. Il associe différents médiums (gouache, aquarelle et fusain), propres à suggérer l'atmosphère mystique du tableau final. On distingue le trait léger de la mise au carreau qui a permis le report de la scène sur la toile. L'artiste exécute également pour ce tableau plusieurs études de têtes au fusain, au cadrage plus resserré. Selon une inscription de l'artiste en bas à droite, notre dessin fut exécuté à Raze, en Franche-Comté, où le peintre passa plusieurs étés entre 1894 et 1897. Notre dessin est dédicacé à Henri Casimir dit Henri Amic. La collection d'Henri Amic au musée de Chaalis comporte 5 études pour des autoportraits de l'artiste.

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