Léon Kossoff est l’un des artistes figuratifs anglais les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle. Il fait ses classes au Royal College of Art et à la Saint Martin’s School of Art. Au début des années 1950, il étudie dans l’atelier de David Bomberg, où il se lie d’amitié avec le peintre Frank Auerbach. Les deux peintres s’admirent et s’influencent. Avec Francis Bacon et Lucian Freud, ils forment la London School.
Les peintures de Kossoff se caractérisent par des empattements larges et denses dans une palette foncée de gris et marron. Ses dessins, eux, sont composés de hachures épaisses et appuyées, tracées au fusain ou à la craie, dans des tons sombres, noirs ou bruns.
À l’huile ou à la craie, il reprend, répète, recommence. Kossoff revient également sur les sujets qu’il traite en série : ses explorations thématiques saisissent et reflètent les variations, temporelles ou climatiques. Il représente le nord de Londres - ses bâtiments, ses trains, ses ponts et ses habitants – dans des scènes urbaines.
Au début des années 1980, l’école en briques rouges de Willesden - située dans le Nord de Londres à Dudden Hill Lane, près de son atelier - inspire à Kossoff une série de sept peintures et quelques dessins, dont le nôtre est le numéro trois. Conçue par l’architecte Edward Robert Robson à la fin du 19e siècle, l’école fait partie des nouveaux bâtiments incarnant la réforme éducationnelle du LSB (London School Board) : la scolarité accessible aux enfants des classes populaires. Kossoff, qui étudia à Arnold Circus, une autre école érigée dans le cadre des réformes du LSB, expliquait en 2018 : « maintenant je vois que je peignais Arnold Circus quand je peignais l’école en briques rouges, même si je ne m’en rendais bien sûr pas compte à l’époque »1.