Ambroise Duchemin
actualitésœuvrescataloguesà proposcontact
Vendu

Maximilien Luce

1858–1941

La rue des Saules à Montmartre

1893–1894
Fusain sur papier
177 x 265 mm
Signé b.d : Luce

Provenance :
Collection Arnaud Doria (1890–1977)

Après un apprentissage précoce chez un graveur sur bois accompagné d’un enseignement du dessin, Maximilien Luce vit de ses gravures jusqu’au début des années 1880. Il suit ensuite les cours de Carolus-Duran à l’Académie Suisse. Par ailleurs, il reçoit les conseils de Camille Pissarro qui l’introduit dans le milieu néo-impressionniste. Il y fait la connaissance d’Armand Guillaumin, Albert Dubois-Pillet, Charles Angrand, Henri-Edmond Cross ou Hippolyte Petitjean. Il expose avec eux à la Société des Artistes Indépendants à partir de 1887. Très influencé par les fondateurs de ce courant, il adopte très vite leur esthétique et reste fidèle au divisionnisme jusque dans les années 1920, tout en se rapprochant du fauvisme à son éclosion. Il adoptera ensuite une technique impressionniste assagie concentrée sur des paysages ou scènes de genre.

Politiquement engagé, il fournit aux journaux anarchistes de nombreux dessins et illustre même la couverture du Père Peinard. Cet engagement politique se traduit par une fascination pour le monde ouvrier et le travail à l’usine qu’il représente dans de nombreuses peintures empreintes de revendication sociale à partir des années 1890. Cet engagement lui vaut d’être inquiété en 1894, au moment du « Procès des Trente » et d’être brièvement emprisonné.

Sous l’impulsion de Camille Pissaro, Luce s’installe à Montmartre en 1890 au 6 rue Cortot de 1890 à 1893 puis au 16 de la même rue de 1893 à 1898. L’artiste n’aura de cesse de peindre le village montmartrois et ses environs représentés sur de nombreuses toiles. Quatre vues de la rue des Saules à l’huile sont ainsi connues. Trois sont reproduites dans le catalogue raisonné et la dernière est réapparue dans une vente aux enchères parisienne en Novembre 2004. Le point de vue, saisi de l’atelier de l’artiste, est presque toujours le même que dans notre dessin. Il représente la rue et le bâtiment de la Folie Sandrin, résidence de campagne transformée en clinique qui est depuis 1820 un lieu d’accueil pour artistes et écrivains.

Daté de 1892–1893, notre dessin est réalisé en pleine période divisionniste et doit beaucoup à la technique graphique inventée par Seurat. Il fait partie des quelques feuilles très noires, les plus éminemment néo-impressionnistes, sortant de la production graphique abondante de Luce.

Demander un renseignement