Le tableau monumental Jésus parmi les docteurs est commandé à Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1844 par Louis-Philippe et Marie-Amélie de Bourbon, par l’intermédiaire d’Alphonse de Cailleux (directeur des musées royaux), pour orner la chapelle du Château de Bizy en hommage au duc d’Orléans mort en 1842. La réalisation de la toile prend dix-huit années à l’artiste qui signe le tableau en 1862 alors qu’il est âgé de quatre-vingt deux ans. Il laisse une dizaine d’études à l’huile et près d’une centaine de dessins. Afin de trouver un acquéreur, il expose le tableau dans son atelier, puis à la galerie Martinet. N’ayant pas trouvé preneur, le tableau reste dans l’atelier à la mort du maître avant d’être légué au musée de Montauban, sa ville natale.
Fortement marquée par les maîtres italiens, notamment Raphaël, la composition représente un épisode du début de la vie de Jésus, relaté dans l’Évangile selon Saint Luc. Âgé de douze ans, le Christ échappe à la vigilance de ses parents qui le retrouvent trois jours plus tard au Temple, discutant et débattant avec les docteurs, fascinés par l’intelligence du jeune garçon.
Notre dessin est une étude pour la figure assise au centre de la composition, à la gauche du Christ. La pose du corps, des jambes et de la tête renversée du modèle barbu est la même que dans la composition finale, mais la position des mains diffère, témoignant de la longue réflexion de l’artiste. Dans notre dessin, les bras sont écartés dans une pose exclamative, alors que dans le tableau, la main rapportée près du visage du personnage donne un aspect plus contemplatif à la figure.
La feuille a appartenu au peintre Avigdor Arikha, figure majeure de la peinture figurative de la seconde moitié du 20e siècle. Grand admirateur d’Ingres, il lui consacre de nombreux textes et organise plusieurs expositions : Dessins d’Ingres à la Frick Collection à New York et au Museum of Fine Arts de Houston, puis Ingres au musée du Louvre.