Ambroise Duchemin
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Jean-Auguste-Dominique Ingres

1780–1867

Étude de femme nue, préparatoire à Roger délivrant Angélique

Mine de plomb sur papier calque contrecollé sur papier
184 × 59 mm
Signé en bas à gauche : « Ing »
Note de l’artiste au centre à gauche : « milieu »
Inscription sur le montage : « Ingres »
Provenance :
Collection Ernest Gariel (1825 – 1884)
Collection René Piot (1866 – 1934)
Collection Stéphane Piot, transmis par descendance
Collection particulière

Notre dessin est une première pensée pour l’une des œuvres les plus célèbres de Jean-Auguste-Dominique Ingres : Roger délivrant Angélique. Peint à Rome entre 1818 et 1819, le tableau est commandé en 1817, sur intervention du comte de Blacas, ambassadeur de France à Rome, pour décorer la salle du Trône de Versailles, en pendant de Renaud et Armide servis par une nymphe de Pierre-Nolasque Bergeret. Exposé au Salon de 1819 au côté de La Grande Odalisque, le tableau est accroché au château de Versailles de 1820 à 1823, puis entre au musée du Luxembourg en 1824, avant d’être transféré au musée du Louvre en 1874. C’est la première toile de l’artiste à entrer dans les collections publiques.

Notre dessin, sur papier calque, contrecollé et retravaillé sur papier, témoigne des premières réflexions de l’artiste dans la conception de sa composition. Deux dessins d’ensemble conservés au musée Ingres-Bourdelle à Montauban (ill. 1 et 2) attestent de ces premières recherches. Ils montrent tous les deux la figure centrale, Angélique, les bras dans le dos, liés au rocher, et le buste en avant comme dans notre dessin. Une étude à l’huile d’après le modèle vivant conservée au Fogg Art Museum de Cambridge (ill. 3) se concentre également sur la figure centrale, la montrant dans la même pose que notre dessin mais tournée vers la gauche, et dans le coin supérieur droit, la tête vers la droite. Angélique est représentée dans une attitude presque résignée, contrastant avec la torsion et l’attitude désespérée de la composition finale.

Notre dessin a appartenu au collectionneur de numismatique Ernest Gariel, puis au peintre René Piot. Élève de Gustave Moreau et peintre décorateur dans les premières années du 20e siècle, il s’apparente au mouvement Art Déco dont les membres vénéraient Ingres et son goût pour la primauté du dessin.

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ill. 2
Jean-Auguste-Dominique Ingres
Étude d’ensemble, préparatoire à Roger délivrant Angélique
Crayon sur papier
81 × 97 mm
Montauban, musée Ingres-Bourdelle
ill. 3
Jean-Auguste-Dominique Ingres
Étude de nu, préparatoire à Roger délivrant Angélique
Huile sur toile
47 × 37,2 cm
Cambridge, Fogg Art Museum