Ambroise Duchemin
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Jean-Auguste-Dominique Ingres

1780–1867

Étude de buste d’homme drapé, préparatoire à L’Apothéose d’Homère

Crayon sur papier calque
170 × 172 mm

Une toile monumentale représentant L'Apothéose d'Homère est commandée à Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1826 par le comte de Forbin pour décorer le plafond de la Salle Clarac du musée Charles X au Louvre. Peint l’année même, le tableau est présenté au Salon l’année suivante puis installé au musée. Le livret du Salon décrit ainsi la composition : « Homère reçoit l’hommage de tous les grands hommes de la Grèce, de Rome et des temps modernes. L’Univers le couronne, Hérodote fait fumer l’encens. L’Iliade et l’Odyssée sont à ses pieds ».

Récemment rentré d’Italie, Ingres cherche à faire de cette grande et prestigieuse commande son manifeste esthétique. Tout d’abord plastiquement, en s’inspirant de L'École d’Athènes de Raphaël pour mettre en place une composition rigoureuse et classique, dans une architecture antique ; mais également idéologiquement par le choix des personnalités représentées et dont Ingres se veut l’héritier : penseurs grecs - Hérodote, Sophocle, Aristote, Platon, Socrate - , grands auteurs classiques français – Molière, Pierre Corneille, Jean Racine, Jean de La Fontaine – et seulement deux peintres qu’il vénère : Nicolas Poussin et Raphaël. Au Salon, le tableau est opposé à La Mort de Sardanapale d’Eugène Delacroix, et place Ingres en chef de file du classicisme face à l’émergence de la génération romantique.

Notre dessin est une étude pour la figure d’Homère, située au centre de la composition. Le dessin se concentre sur la draperie habillant le poète dans une première pensée de l’artiste. Dessinée sur papier calque, la feuille a vraisemblablement été tracée au-dessus d’une étude de figure nue, pour se concentrer essentiellement sur la draperie, le reste étant synthétisé à l’extrême. Une esquisse à l’huile reprenant la pose de notre dessin, fut egalement peinte par Ingres et reprise des années plus tard, en 1861–1862, pour devenir un tabpeau indépendant : Homère et son guide (ill. 2). La pose - le bras en mouvement appuyé sur un bâton dans la main droite - ainsi que la draperie seront modifiées par l’artiste qui représente finalement Homère torse nu. La tête du poète, esquissée sommairement, est inspirée des effigies antiques.

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ill. 2
Jean-Auguste-Dominique Ingres
Homère et son guide
1827–1861
Huile sur toile
69 × 59 cm
Bruxelles, musées Royaux