Ambroise Duchemin
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Maurice Denis

1970–1943

Jardin du Prieuré, étude pour les Pèlerins d’Emmaüs

1938
Huile sur carton
18 x 26 cm
Monogrammé en bas à gauche
Provenance :
Famille de l’artiste
Galerie Thierry Mercier (Paris, 2005)
Collection particulière

Maurice Denis passe son enfance à Saint-Germain-en-Laye où il obtient son baccalauréat de philosophie. Il décide de se consacrer à la peinture et entre à l’École des beaux-arts dans l’atelier de Jules Lefebvre. Il fréquente également l’Académie Julian où il rencontre Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Paul-Élie Ranson. Avec ces artistes, qui deviennent le groupe des nabis, Maurice Denis réagit contre l’impressionnisme tout en lui empruntant ses tonalités claires et sa touche morcelée. Il admire particulièrement l’œuvre de Paul Cézanne dont il s’inspire dans le traitement en aplats de couleurs. À partir de 1890, Maurice Denis est influencé par l’estampe japonaise et applique les préceptes de Paul Gauguin qu’il a rencontré à Pont-Aven. L’artiste revient fréquemment, au cours de sa carrière, au style de ses débuts. On retrouve, dans notre esquisse réalisée vers 1938, certains traits de cette esthétique nabi : exaltation des couleurs posées en aplats (nuages roses, verts vifs et verts sombres, jaune et mauve) et simplification des formes.

Ce petit paysage est une esquisse préparatoire pour les Pèlerins d’Emmaüs (ill. 1). Le peintre illustre un épisode du dernier chapitre de l’évangile selon saint Luc : le Christ qui vient de ressusciter le matin de Pâques apparaît sur la route d’Emmaüs à deux disciples désespérés de sa mort qui fuient Jérusalem. L’inscription en bas au milieu de la toile Se finxit longius ire (« il fit semblant de vouloir aller plus loin ») est tirée de cet évangile.

Maurice Denis transpose la scène dans un cadre contemporain : les personnages évoluent dans les jardins du Prieuré à Saint-Germain-en-Laye, domaine où le peintre a établi son atelier. On reconnaît plus précisément l’allée qui longe le mur de la chapelle, que l’artiste peut admirer depuis son atelier, au coucher du soleil. La vallée du Ru de Buzot, située en contrebas de son atelier, sert de cadre pour de nombreuses toiles de l’artiste telles que Taches de soleil sur la terrasse (1890, Paris, musée d’Orsay) ou Verger à l’Ermitage (1892, Neuss, Clemens Sels Museum).

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