Ambroise Duchemin
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Georges Rohner

1913–2000

Étude de draperie, préparatoire à Saint Martin

1946
Mine de plomb sur papier

322 x 415 mm

Signé en bas à droite : « G. Rohner »

Né en 1913 à Paris, Georges Rohner découvre les musées du Louvre et du Luxembourg à l’âge de seize ans. Le choc est brutal : il abandonne le lycée en seconde pour s’inscrire à l’École des beaux-arts. En 1930, il entre dans l’atelier de Lucien Simon, en même temps que Jacques Despierre, Robert Humblot et Henri Jannot. Il partage alors un atelier avec Robert Humblot et expose pour la première fois au Salon des Indépendants et au Salon des Tuileries en 1934.

En 1935, Georges Rohner participe à la première exposition du groupe « Forces Nouvelles » à la galerie Billiet-Worms à Paris. Créé par le critique d’art Henri Hérault, le groupe rassemble les anciens camarades de classe aux beaux-arts Jacques Despierre, Robert Humblot, Henri Jannot, Jean Lasne et Georges Rohner mais aussi d’autres artistes autodidactes comme Pierre Tal-Coat. « Forces Nouvelles » prône un retour au dessin, au trait, à la ligne et à la représentation rigoureuse et classique de la réalité. En 1997, Georges Rohner explique à Liberation : « Chez les artistes de ma génération, beaucoup rejetaient l’héritage de l’impressionnisme. Mais, à l’intérieur de ‘‘Forces Nouvelles’’, nous tenions absolument à la représentation de la nature et désapprouvions sa déformation systématique. À l’époque, l’abstraction ne s’était pas encore vraiment imposée ».

L’artiste qui se définit comme un peintre classique admirant Jean-Auguste-Dominique Ingres et Philippe de Champaigne est une des têtes de proue du groupe et participe à ses quatre expositions entre 1935 et 1941. Au-delà d’un réalisme affirmé, la peinture de Georges Rohner se définit par une géométrisation marquée de la composition, un rendu souvent sculptural des figures dans des fonds ou décors épurés et minimalistes, flirtant parfois avec le surréalisme.

Notre dessin est une étude préparatoire au tableau représentant saint Martin peint par l’artiste en 1946 et aujourd’hui conservé au musée de La Piscine à Roubaix. Fils d’un officier romain, saint Martin embrasse très jeune une carrière militaire mais sa foi naissante l’empêche de concilier ses convictions et son métier militaire. Un jour, séjournant près d’Amiens, il donne à un pauvre la moitié de son manteau et voit apparaître en songe la nuit suivante, Jésus vêtu de ce même manteau. Interprétant cette vision comme un appel, il abandonne l’armée et se fait baptiser avant de fonder le premier monastère de Gaules à Ligugé, puis de devenir évêque de Tours. Comme dans la composition de Rohner, saint Martin est souvent représenté à cheval, partageant son manteau avec le pauvre, nu, à ses pieds. Notre dessin est une étude pour la draperie du manteau que le saint s’apprête à offrir.

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