Ambroise Duchemin
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Vendu

Eugène Delacroix

1798–1863

Hamlet et Laertes dans la fosse d’Ophélie

Crayon de graphite sur papier
276 x 189 mm
Cachet d’atelier en bas à gauche : « E.D. »

Delacroix découvre l’œuvre de William Shakespeare lors de son voyage en Angleterre en 1825. Il assiste deux ans plus tard à une représentation d’Hamlet au théâtre de l’Odéon à Paris. La mise en scène parisienne de la tragédie marque profondément les artistes romantiques : Hugo, Dumas, Berlioz et particulièrement Delacroix. Le jeune peintre est fasciné par le personnage d’Hamlet, prince tourmenté et accablé par son destin, qui lui inspire tableaux, dessins et lithographies tout au long de sa vie.

Delacroix a appris les techniques de l’eau-forte et de la lithographie dans les années 1820. Après le succès que ses caricatures et ses planches documentaires rencontrent au Salon, il aborde le portrait gravé, puis l’illustration avec Faust et Hamlet.

Il consacre à Hamlet une série de seize lithographies. Treize sont publiées de son vivant en 1843. Les trois autres (Hamlet et Ophélie, Le Chant d’Ophélie et Hamlet et Laertes dans la fosse d’Ophélie) seront tirées à titre posthume dans une série complète reprenant les seize planches de l’artiste. La série occupe Delacroix pendant près de dix ans, entre 1834 et 1843. Elle donne lieu à de nombreux dessins préparatoires : de œuvres au crayon de graphite sur calques ayant dû servir de moyen de transfert, quelques études de figures à la plume et des compositions complètes au crayon comme la nôtre.

Notre dessin est préparatoire à une lithographie représentant Hamlet et Laertes dans la fosse d’Ophélie. La scène (Acte V, scène I) décrit l’enterrement d’Ophélie. Laertes, son frère, accablé de chagrin, saute dans la fosse et demande à être enterré avec sa sœur. Voyant Hamlet s’approcher, il maudit le prince qu’il tient pour responsable. Hamlet considérant Ophélie comme sa fiancée, le rejoint dans la fosse et s’engage dans une lutte au corps à corps qui se solde par la mort des deux personnages.

La lithographie reprend, comme d’usage, notre dessin en sens inverse. L’attention est centrée sur le combat au premier plan, se déroulant sous les yeux des spectateurs incrédules au second plan. Les autres personnages, hormis Horatio, ne sont pas identifiables afin d’attirer le regard du spectateur sur les deux figures centrales. La composition serrée et en hauteur donne toute sa théâtralité à la scène. Les traits de contours nerveux et le rendu des volumes à l’estompe renforcent le caractère noir et violent de ce dénouement tragique.

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