Ambroise Duchemin
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Vendu

Paul Delaroche

1797–1856

Étude de lombard blessé pour Charlemagne traversant les Alpes

Mine de plomb, sanguine et rehauts de gouache blanche sur papier
315 x 454 mm

Paul Delaroche naît à Paris en 1797 dans une famille aisée et intimement liée au milieu artistique, son père est expert en tableaux et son oncle conservateur au cabinet des estampes. Ainsi prédisposé à la peinture, il entre dans l’atelier de Gros en 1818, qui lui enseigne l’importance du dessin académique et de la copie d’après l’Antique. Mais Delaroche préfère s’orienter vers des thèmes médiévaux et renaissants, liés principalement à l’Histoire britannique et française. S’il ne remporte pas le Prix de Rome, Delaroche devient une personnalité incontournable du milieu artistique parisien de la première moitié du XIXe siècle. Il expose au Salon à partir de 1822 et triomphe deux ans plus tard grâce à Jeanne d’Arc interrogée par le cardinal de Winchester. Ses succès lui apportent mécènes et commandes officielles.

C’est ainsi qu’il accepte, en 1838, une grande commande pour le pavillon royal du château de Versailles, remanié par Louis Philippe pour son musée de l’Histoire de France. Le roi-citoyen souhaite faire représenter toute l’Histoire nationale depuis le premier roi franc jusqu’aux évènements contemporains pour diffuser un message politique de cohésion nationale entre les différentes idéologies : royaliste, bonapartiste et républicaine. L’État choisit Delaroche pour réaliser cinq compositions ayant pour thèmes l’Histoire des rois mérovingiens et carolingiens. Seul le Charlemagne traversant les Alpes est achevé. Le sujet représente le combat de Charlemagne contre les Lombards, ayant eu lieu en 773. Tardant à terminer le tableau, Delaroche sollicite, entre 1845 et 1847, l’aide de Jean-Léon Gérôme, son élève préféré, pour achever la toile commencée sept ans auparavant.

Notre dessin est une étude préparatoire au tableau final. Il figure un soldat lombard à terre, dans une attitude très théâtrale et spectaculaire. Conformément à la pratique académique, le personnage est représenté nu, pour être ensuite habillé du costume lombard dans la composition finale. On voit dans notre dessin les hésitations de Delaroche qui change à plusieurs reprises la pose de la jambe du personnage, ajoutant un repentir à la gouache. Cette pose dut poser problème à l’artiste qui la modifie une fois de plus dans la version peinte. On y retrouve le style de Delaroche : descriptif, précis et traitant l’anatomie et les chairs masculines par un fondu d’une grande subtilité. L’esquisse à la sanguine en haut à droite rappelle ses dessins de compositions ou croquis plus schématiques.

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