Ambroise Duchemin
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Vendu

Constant Troyon

1810–1865

Paysage de bord de mer

Huile sur panneau
25 x 38 cm
Cachet d’atelier : « Constant / Troyon » (L. 2406)

Né à Sèvres, de parents travaillant à la Manufacture, « vivant au contact des peintres, sans cesse dans un milieu où l'on ne parlait que de couleur, de forme »1, Constant Troyon est formé très tôt au paysage classique, d’abord sous la tutelle de Denis-Désiré Riocreux, conservateur du musée céramique, puis de Camille Roqueplan.

Par son intermédiaire, Troyon rencontre les peintres de l’école de Barbizon, Théodore Rousseau et Jules Dupré, qu’il fréquente assidûment dans les années 1840. À la suite de Paul Huet, ces artistes naturalistes s’inspirent de la technique picturale de John Constable : peinture en plein air, travail sur le motif et paysages saisis sur le vif. En 1847, la découverte des maîtres animaliers hollandais, Paulus Potter et Albert Cuyp, à l’occasion d’un voyage aux Pays-Bas, l’incite à animer ses tableaux. Dès lors, Troyon peuple ses paysages de vaches, qui deviennent son sujet de prédilection. Sa peinture s'épanouit. Troyon fait paraître « le sentiment large et fort d'un peintre qui connaît les animaux dans leur coloration, leur structure, leur caractère, en même temps qu'une préoccupation curieuse et presque dramatique de l'effet lumineux » (Paul Mantz, 1853).

Dans notre Paysage de bord de mer, inspiré de la côte normande, Troyon délaisse animaux et figures pour ne se concentrer que sur le paysage - le temps agité, le ciel plombé et le mouvement des vagues. La palette sombre, la touche large et la matière épaisse de notre huile manifestent l’avènement du paysage moderne de Gustave Courbet (ill. 1).
À partir des années 1850, Troyon, qui peint régulièrement en Normandie et séjourne à Honfleur, côtoie Eugène Boudin. Les deux peintres ont en commun leur obsession de la lumière, une prédilection, évidente dans notre tableau, qui préfigure l’impressionnisme.

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