Ambroise Duchemin
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Vendu

Alexandre Séon

1885–1917

Extase dans la prière

Vers 1904
Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier
350 x 229 mm
Intitulé en bas à gauche : « Extase / dans la Prière. »
Provenance :
Collection Filliert
Collection Pidoux

Après une première formation à l'École des beaux-arts de Lyon, Alexandre Séon gagne Paris, où il entre en 1877 dans l'atelier d'Henri Lehmann. Il y fait la connaissance des peintres Georges Seurat, Edmond Aman-Jean et Alphonse Osbert, et comme eux, se lasse de l'enseignement académique du peintre ingresque. Sa rencontre avec Pierre Puvis de Chavannes au début des années 1880 est déterminante : il devient son élève et l'assiste sur plusieurs chantiers décoratifs. L'influence du maître est considérable, et Séon s'approprie progressivement son goût pour la peinture monochrome et les sujets oniriques. Au début des années 1890, Séon s'impose comme une des figures majeures du symbolisme. Il participe à la création du Salon de la Rose + Croix de Joséphin Péladan, dont il peint le portrait. Son art combine un esprit symboliste, avec une influence néo-impressionniste et une grande maîtrise du dessin. Il met ses compétences au service du beau idéal et de l'élévation de l'âme avec l'idée de combiner « l'idéalisme et l'esprit moderne »1.

Les dessins de Séon, à la sanguine ou au crayon, reflètent ses théories sur la pratique artistique. Pour atteindre le beau, il ne faut pas chercher à représenter l'individualité mais un type physique propre, aux proportions rigoureuses et symétriques afin de montrer, dans un rapport parfait d'équilibre, le corps idéal. La recherche de la perfection de Séon passe par une technique savante et systématique : la composition est symétrique, les contours sont précis, les hachures proportionnées et les volumes très légers. Des femmes juvéniles aux visages purs et sereins peuplent ainsi la majorité de son oeuvre dessiné. La figure extatique représentée sur notre sanguine rehaussée de craie blanche s'inscrit dans cette symétrie parfaite. Elle peut être rapprochée de deux toiles peintes dans les premières années du XXe siècle. Île de Bréhat - Bretagne exposée à la Société lyonnaise des Beaux-Arts en 1904 et au Salon des Indépendants à Paris en 1907 représente une jeune femme reprenant la même pose aux mains jointes que notre dessin, devant un paysage marin de l'Île de Bréhat. Selon l'artiste, elle « symbolise l'âme de la Bretagne priant pour les marins qui ne reviendront peut-être jamais »2. Deux ans plus tard, Séon peint un autre tableau reprenant le même sujet dans un cadrage plus resserré et en tondo, intitulé La Fille de la Mer, aujourd'hui conservé au musée d'Art moderne de Saint-Étienne Métropole (ill. 1). Le cadrage à mi-corps de la figure est, dans cette seconde version, le même que dans notre dessin. Une étude au crayon pour les mains jointes de la figure est récemment entrée au musée d'Orsay, grâce au don de Jacques et Elisabeth Foucart, en l'honneur de Bruno Foucart (ill. 2).

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iII. 2
Alexandre Séon
Étude de mains

Graphite sur papier
160 x 150 mm
Paris, musée d'Orsay