Ambroise Duchemin
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Alexandre Iacovleff

1887–1938

Antilope Hippotrague

1925
Fusain et pastel sur papier
540 x 690 mm
Signé, titré, daté et localisé en bas à gauche : « Abourou / (Hippotrague) / Am Dafok a. Iacovleff / fev. 1925 »

Alexander Iacovleff se forme auprès de Dimitri Kardovski à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il prend part au groupe « Mir Iskousstva » (« Le Monde de l'Art »), une association d'artistes russes marquée par l'Art nouveau et prônant le résurrection de l'art slave, glorifiant le symbolisme et le culte de la beauté. Des bourses lui offrent la possibilité de voyager, d'abord en Espagne et en Italie en 1913, puis, après la Première Guerre mondiale, dans l'île japonaise d'Oshima et en Chine, où il se lie avec l'écrivain Joseph Kessel. La Révolution d'Octobre empêche son retour en Russie et, en 1920, il s'installe définitivement en France.

En 1924, Iacovleff est choisi par André Citroën pour être le peintre officiel de la « Croisière noire », traversée d'Afrique en autochenille, organisée par l'industriel français. Quelques années plus tard, l'artiste fera également partie d'un second raid automobile : la « Croisière jaune », également connue sous le nom de « Mission Centre-Asie ». L'objectif de l'expédition de 1924 est, d'une part, de prouver la supériorité technique de Citroën en accomplissant un exploit sportif sans précédent, démontrant la capacité des hommes et des automobiles à « abolir les frontières géographiques, culturelles et politiques dans le monde » et, d'autre part, un projet politique, à la fois diplomatique et scientifique encouragé par le gouvernement français. Partant de Colomb-Béchar en Algérie, l'expédition composée de 8 autochenilles doit traverser le continent africain jusqu'à l'île de Madagascar.

Au cours du voyage, Iacovleff devient le portraitiste officiel de l'expédition et croque les personnes rencontrées au gré des étapes. Il se consacre presque exclusivement au dessin lors de ces missions, par goût mais aussi par commodité : pratique, il lui procure une indéniable liberté pour s'exprimer sur les routes. Pour ses oeuvres graphiques, Iacovleff alterne entre différents médiums, tels que le crayon ou le fusain, mais sa technique de prédilection reste la sanguine. Au cours de son séjour africain, Iacovleff produit plus de 300 dessins, une centaine d'études colorées, et de nombreux carnets de croquis.

Le retour à Paris est triomphal - la mode est à l'art africain, célébré par les avant-gardes, et à l'exotisme. L'exposition de la Croisière noire au Louvre et celle des oeuvres d'Alexander Iacovleff à la galerie Charpentier remportent un vif succès. En 1927, Lucien Vogel édite un album luxueux des Dessins et Peintures d'Afrique d'Alexander Iacovleff, comprenant 50 planches de grande qualité pour lequel notre dessin est une étude préparatoire (planche 25). Notre dessin représente une antilope rouanne, Hippotragus equinus, croquée par l'artiste à Am Dafok (actuelle République centrafricaine). Il fait partie d'une série de dessins animaliers tracés par l'artiste pour immortaliser la faune africaine.

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